La vie artistique et littéraire sous François 1er

Certaines publications se présentent explicitement comme écho d’une vie de cour où un prince attirant à lui des humanistes fait toute sa place à la vie de l’esprit ; d’autres mettent en scène une cour où la table du roi occupe une place centrale.

La poésie à la cours

Canzoniere [Pétrarque], recueil de poèmes en langue vulgaire de Pétrarque.
Canzoniere [Pétrarque], recueil de poèmes en langue vulgaire de Pétrarque.

Parmi les plaisirs d’une cour ordonnée par son roi, la poésie occupe une place non négligeable. Ici encore, le roi participe au monde des lettres ; il a pu s’essayer à la traduction en prose de l’italien. Des vers royaux circulent sous forme manuscrite ; certains sont imprimés, mis en musique, d’autres sont traduits en latin par le poète de cour. Poésies française et néolatine cohabitent avec la poésie italienne que goûte un souverain connu comme poète jusqu’en Italie.  Le souverain donne vie à un italianisme royal et français. Amoureux des vers de Pétrarque, il en impose la mode à la cour. Goût des vers et enjeux politiques se rejoignent. En effet, François 1er fait de son royaume le conservatoire d’une culture qui dépasse ses frontières linguistiques et absorbe un fleuron de la culture italienne.

Alors qu’il semble se rêver prince italien, il donne au royaume de France une légitimité culturelle inédite en épousant et stimulant l’action des humanistes. Les écrivains décrivent dans leurs textes une nouvelle gloire du royaume et de son roi.

La création du Collège de France 

Bibliothèque du château de Fontainebleau
Bibliothèque du château de Fontainebleau

La bibliothèque de  Fontainebleau est très riche mais François Ier souhaite partager le savoir : il fait nommer un imprimeur royal. Il crée surtout en 1530 le Collège de France. Il s’agit de constituer, à côté de la Sorbonne, – principalement orientée vers les études religieuses – un collège royal où des lecteurs poursuivraient librement leurs recherches. Malgré les attaques de la Sorbonne et d’incessantes difficultés d’argent, François Ier maintient sa fondation et songe même à l’étendre à la fin de sa vie.

Collège de France
Collège de France

Les premiers lecteurs royaux se consacrent au grec, à l’hébreu, aux mathématiques. Certains érudits essaient de concilier les idées chrétiennes avec la science grecque ; d’autres, tels que Guillaume Budé, se consacrent surtout à l’étude de la langue et des textes anciens. Un peu plus tard vint le latin, et même l’arabe.

imprimerie-royaleD’autres s’attachent en tant qu’imprimeurs à dégager la pureté de la langue française, tant du côté de la lisibilité des caractères typographiques que de l’orthographe de la langue française dont l’usage devient la norme pour certains types de textes face au latin. Il favorise le développement de l’imprimerie en France et fonde l’Imprimerie royale. En 1530, il nomme un imprimeur du roi. Enfin cette imprimerie royale innove dans une écriture à caractères de type romain plus lisible.

L’ordonnance de Villers-Cotterêts

En 1539, l’ordonnance de Villers-Cotterêts est promulguée par François 1er. Elle touche de nombreux domaines, mais notamment, elle impose l’usage du français (au lieu du latin) dans la rédaction des actes judiciaires et notariés. Par ailleurs, elle ordonne aux curés des paroisses de tenir registre des baptêmes (qui est à l’origine de l’état civil).