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Un exemple d’architecture : le Château de Blois

Le château royal de Blois, situé dans le département de Loir-et-Cher, fait partie des châteaux de la Loire. Il fut la résidence favorite des rois de France à la Renaissance.

Le château de Blois vu du ciel © Château de Blois
Le château de Blois vu du ciel © Château de Blois

C’est un château ancien qui existe depuis le Moyen-Age mais qui a été remanié de nombreuses fois. En 1515,  François 1er notamment rajoute une aile de style Renaissance et y commence une des plus importantes collections de livres de l’époque. La direction des travaux est donnée à l’architecte italien Dominique de Cortone à qui l’on doit l’escalier monumental.

De style Renaissance, l’architecture et l’ornementation sont marquées par l’influence italienne. Même si seulement douze ans séparent la construction de l’aile François Ier de celle de l’aile Louis XII, l’inspiration italienne a non seulement influencé les motifs décoratifs, mais aussi l’agencement et la forme complète de l’édifice. L’élément central de cette aile est l’escalier monumental, de type vis hors-œuvre, octogonal, dont trois côtés sont encastrés dans le bâtiment lui-même.

L’escalier

Château de Blois © Patrick Giraud
Château de Blois © Patrick Giraud

L’escalier couvert de fines sculptures Renaissance, d’ornements italianisants (statues, balustres, candélabres) et d’emblèmes royaux (salamandres, couronnes, « F » pour François Ier, « C » pour Claude de France), s’ouvre entre les contreforts par de larges baies sur la cour du château. Sa voûte dallée soutenue par des contreforts rectangulaires extérieurs, en font un symbole récurrent de l’architecture française à la Renaissance et annoncent les innovations de l’époque sur l’architecture des escaliers, qui deviennent, plus qu’un élément fonctionnel, un ajout esthétique majeur.

Les façades

Façade du château de Blois © Y Boukef
Façade du château de Blois © Y Boukef

Au revers de l’aile, accessible depuis la galerie de la Reine, se trouve la façade des Loges, construite à sept mètres en avant de l’ancienne courtine, caractérisée par une suite de niches non-communicantes. Ces loges, bien qu’inspirées de celles d’un palais au Vatican. Sa décoration présente entre autres des bas-reliefs sur les allèges des échauguettes représentant les douze travaux d’Hercule et d’autres scènes représentant le héros grec (Hercule et le centaure, Hercule et l’hydre de Lerne, Hercule et le taureau de Crète, Hercule et Antée, Hercule et Cacus notamment). Cette façade donnait autrefois sur les jardins créés par Louis XII.

Fenêtres à meneaux du château de Blois © D Lépissier
Fenêtres à meneaux du château de Blois © D Lépissier

Côté cour, la façade est ornée de fenêtres à meneaux alternés de pilastres aux chapiteaux italianisants, qui croisent les moulures entre les étages. La corniche au sommet de cette façade présente, superposés, une série de motifs de la première Renaissance. Elle court le long de la façade et contourne l’escalier monumental. La haute toiture et la présence de gargouilles le long de la façade montre néanmoins un héritage du style gothique qui n’a pas encore été complètement abandonné par les architectes.

Les fenêtres à meneaux sont emblématique de l’architecture de la Renaissance où elles apparaissent comme une composition de quatre baies. Dans cette période où la religion domine en marquant toute forme d’art, elle est conçue à partir des règles esthétiques du carré donnant le rectangle d’or contenant une croix.

François 1er face à Charles Quint

Durant tout son règne, François 1er est resté celui qui décide de la guerre et de la paix. Mais, entre 1515 et 1525, il a été aussi à la tête de ses troupes ce qui s’ajoute à l’image positive d’un roi près de son peuple qui part se sacrifier aux côtés de ses hommes. C’est une source de motivation et de mobilisation pour tous les français.  Sur trente-deux années de règne, Il en a consacré environ dix-sept à la guerre, en Italie et aux frontières du royaume. Il s’engage personnellement dans la conduite des opérations militaires en Italie. La conquête de la région de Milan est un de ses objectifs. Il doit faire face à l’Empereur Charles Quint.

Portrait de Charles Quint d'après le Titien
Portrait de Charles Quint d’après le Titien

Charles Quint est né en 1500 à Gand (Belgique). Les héritages qu’il tient de ses familles paternelle et maternelle font de lui le souverain de l’Espagne, des Pays-Bas (Belgique et Pays-Bas actuels), de l’Autriche, du royaume de Naples. Charles Quint, en 1519, est élu empereur du Saint-Empire romain germanique. Sous son règne, les Espagnols conquièrent l’Amérique centrale et du Sud (sauf le Brésil). Charles Quint passe une grande partie de son règne à combattre le roi de France François Ier.

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L’Empire de Charles Quint en 1515.
François Ier armé à la bataille de Marignan, chargeant les Suisses armés de piques et de hallebardes, XVIe siècle
François Ier armé à la bataille de Marignan, chargeant les Suisses armés de piques et de hallebardes, XVIe siècle

En effet, les possessions européennes de Charles Quint entourent le royaume de France et le prennent en tenaille. Charles Quint s’oppose au roi de France à qui il veut reprendre la Bourgogne, ayant appartenu à sa grand-mère paternelle. De plus, les interventions françaises en Italie irritent Charles Quint. Le Milanais passe sous contrôle français après la victoire de Marignan, en 1515. Or le Milanais est un passage commode entre l’Autriche et la mer Méditerranée, donc vers l’Espagne. C’est donc une perte importante pour le souverain espagnol.

Pour se venger, Charles Quint vainc François Ier à Pavie en 1525 et y gagne le Milanais. Prisonnier à Madrid, le roi de France doit céder la Bourgogne, promesse qu’il ne tiendra pas, une fois libéré en 1526. Charles Quint doit alors faire face militairement à une coalition de princes italiens alliés à la France, mais les opérations militaires ne sont pas décisives. Pour continuer la lutte contre Charles Quint, le roi de France s’allie aux princes allemands protestants en lutte contre leur empereur et même avec les Turcs musulmans menaçants en Europe centrale et en Méditerranée. Après la mort de François Ier en 1547, Charles Quint poursuit la guerre contre Henri II, le fils de François Ier.

Les châteaux de François 1er : Fontainebleau

Pour François 1er, la grandeur d’un prince se mesure à l’importance des édifices qu’il fait construire. En trente-deux de règne, il fait construire et remanier onze châteaux. De Chambord à Fontainebleau, d’Amboise ou Blois à Villers-Cotterêts. Il offre à sa cour et à des hôtes illustres comme l’empereur Charles Qui un cadre fortement marqué par ses propres emblèmes : les salamandres (emblème de sa famille) côtoient la lettre royale « F » et les lys des rois de France. François 1er ça marier harmonieusement les innovations de la Renaissance italienne à l’architecture gothique française.

Fontainebleau et le Louvre vont prendre une importance sans égale et leur rayonnement sera immédiat dans toute l’Europe.

Fontainebleau

Le château existe depuis le Moyen Age. C’était alors un château fort. Saint Louis y était très attaché. C’est d’ailleurs en bordure de ce qui constitue aujourd’hui la cour d’Honneur (ou cour du Cheval Blanc ou cour des Adieux) qu’il y fonde un couvent-hôpital. Intégrée au logis principal ouvrant sur cette cour, l’actuelle chapelle de la Trinité (reconstruite au XVIe siècle). Le monastère sera racheté par François Ier lors des agrandissements qu’il ordonne, à partir de 1528.

Château de Fontainebleau vu du ciel © BNF
Château de Fontainebleau vu du ciel
© BNF

La Renaissance imprime les premiers agrandissements notables du château de Fontainebleau. Aux campagnes de construction suivies des grands chantiers d’embellissements conduits par les artistes italiens s’ajoutent les séjours de la cour. François Ier (1494-1547) réside fréquemment à Fontainebleau « où il se plaisait tant, que y voulant aller, il disait qu’il allait chez soi ». Il y pratique la chasse, traquant « bêtes noires et bêtes rousses » dans la forêt.  Le roi séjourne surtout en hivers, à partir de 1528, date des premiers travaux qu’il ordonne. En décembre 1536, il accueille son futur gendre, Jacques V, roi d’Ecosse.

© Château de Fontainebleau
© Château de Fontainebleau

La galerie François 1er au château de Fontainebleau

Galerie François 1er au château de Fontainebleau © bnf
Galerie François 1er au château de Fontainebleau © bnf

Cette galerie avait pour fonction de relier les appartement du roi, installés dans le donjon de Saint Louis à la chapelle de la Trinité. Au-dessus de la galerie se trouvait la bibliothèque, riche d’environ 2700 volumes. Les « F » et les salamandres rappellent que cette galerie fut édifiée sous François 1er qui en confia la décoration au peintre italien Rosso Fiorentino.

Le Rosso, gravure © château de Fontainebleau
Le Rosso, gravure © château de Fontainebleau

Le Rosso s’inspire du chef-d’oeuvre de son maître Michel Ange, la chapelle Sixtine. Le décor de la galerie constitue une innovation majeure dans l’histoire de l’art : pour la première fois un décor est composé de fresques associées au stuc (moulage en plâtre) en haut relief, au-dessus d’un lambris de bois sculpté. Ce système décoratif est décliné des deux côtés de la galerie sur sept travées. Le type d’ornements utilisé est popularisé dès sa création par des estampes (dessins) et diffusés dans toute l’Europe.

Pour plus d’information : consulter le site du château de Fontainebleau en cliquant ici

François 1er et l’Eglise catholique

Un roi très chrétien

François Ier possède le titre de « Rex christianissimus » qui signifie « roi très chrétien ». Il souligne le soutien du roi de France au pape, s’impose rapidement.

C’est sous le règne de François 1er que le titre « roi très chrétien » s’impose de façon permanente en France. Il est même employé par les papes pour désigner le roi de France. Pour gouverner tous les membres de son royaume, le souverain français doit d’abord être capable de régner sur lui-même et de se proposer à tous comme modèle. Il montre un image opposée à celle du roi tyrannique enchaîné à ses passions. La « piété » est la première marque de la couronne de France. La foi du souverain est donc exemplaire et  assure la fidélité au roi des sujets du Royaume. Loin d’être privée, la foi du roi est sociale et constitue l’un des socles les plus fermes du royaume. Elle permet l’union de tout le royaume.

Le sacre du roi de France

Le sacre du roi est autant une promesse à l’Église qu’un serment au royaume. Le lien tout particulier de Dieu avec le royaume par le roi est concentré dans le sacre. À l’âge de 20 ans, le 25 janvier 1515, François est sacré et couronné à Reims, le statut d’exception du roi étant proclamé publiquement au sein d’une assemblée. Le roi assure ainsi le lien qui lie le royaume de France à l’Eglise catholique.

Ensuite, grâce au concordat de Bologne, le roi de France peut nommer les membres du clergé en France (à la place du pape).

Enfin lors du sacre, le roi prête le serment dit « du royaume ». Il jure sur l’Evangile (livre sacré catholique) de maintenir la paix au peuple chrétien, la justice, l’équité dans les jugements et assure la lutte contre les hérésie. Acte très fort à l’époque de François 1er avec l’apparition de la religion protestante luthérienne.

Le protestantisme : la Réforme

La religion protestante fut fondée par Jean Calvin et Martin Luther. Ils n’étaient pas d’accord sur certains points par rapport à l’Église catholique. Ils voulurent réformer l’Église, ses principes et sa pratique ; c’est pourquoi on parle de « réforme » et des  « réformateurs ».

Un des sujets de discorde est ce que l’on nomme la querelle des indulgences. Les indulgences étaient un système par lequel les fidèles pouvaient donner de l’argent à l’Église pour être sauvés de l’enfer. La logique était alors le salut par les œuvres ; c’est-à-dire que si l’on fait une bonne action qui compense nos mauvaises actions, on ira quand même au paradis ; et aider l’Église catholique était vu comme une très bonne action. Les réformateurs, se basant sur la Bible, professent le salut par la grâce, c’est-à-dire que le salut serait acquis à chaque humain qui a la foi, grâce au sacrifice du Christ. Ils accusent le pape (et les catholiques, papistes) de s’enrichir avec la crédulité des fidèles, et en contradiction avec le texte fondateur. Ils proposent alors une réforme de l’Église, pour la nettoyer des dogmes trop éloignés du texte.

La querelle théologique se double assez vite d’un enjeu politique : les différents princes européens perçoivent la doctrine réformatrice comme un enjeu de pouvoir vis-à-vis du pape. En devenant protestants, certains États deviennent indépendants des consignes de l’Église catholique, ce qui libère certaines de leur ambitions. À l’opposé, certains souverains (principalement ceux dits de droit divin) voient la religion nouvelle comme une menace contre leur propre pouvoir, et s’y opposent farouchement. Ce fut un moteur des guerres de Religion.

Dans un premier temps en France, les fractures confessionnelles ne sont pas nettes, et la sœur du roi, Marguerite de Navarre, comme certains prélats influents, sont sensibles à des arguments qui promeuvent une réforme de l’Église. Mais quand les idées menacent l’ordre public, la réaction ne tarde pas. La persécution de la Réforme luthérienne est désormais enclenchée.

Une révolution technique : l’imprimerie de Gutenberg

L’invention de l’imprimerie permet la diffusion des idées humanistes.

Avant l’imprimerie 

moine-copistePendant la majeure partie du Moyen Âge, il n’y eut d’autres livres que les manuscrits, coûteux et rares, et la constitution d’une « librairie » ou bibliothèque était malaisée. Pourtant, la mise au point de la xylographie permettait déjà de reproduire des images grossières : en gravant sur une planche de bois à l’envers et en relief, des lettres et des images, puis en enduisant les parties en relief d’encre grasse, on pouvait démultiplier un message. Mais la xylographie ne permettait de reproduire qu’un texte déterminé, et les bois s’usaient rapidement.

La création de l’imprimerie

L'imprimerie de Gutenberg

Dès les années 1420, les caractères mobiles permettant de reproduire des textes variés furent mis au point ; au moment où coïncident le développement de la métallurgie, et l’amélioration de la qualité du papier et des encres, Johann Gutenberg, né à Mayence, orfèvre d’origine, a le premier l’idée d’utiliser des caractères en métal, un alliage de plomb, d’étain et d’antimoine. Avec ses associés Pierre Schefer et Johann Fust, Gutenberg publie une monumentale Bible en latin, vers 1455, puis un psautier.

La presse de Gutenberg

L’invention de l’imprimerie se répand très vite en Europe : l’Allemagne connaît un millier d’imprimeries dès la fin du siècle, l’imprimerie se développe en Italie à partir de 1465, puis en France (Guillaume Fichet publie le premier livre imprimé en France sur les presses de la Sorbonne en 1469), et en Angleterre à partir de 1476. La diffusion des imprimés va permettre une révolution des mentalités, tout au long du XVIe siècle et des trois siècles suivants : abaissement des prix du livre, progrès de l’alphabétisation et innovations au sein du livre lui-même qui facilitent l’intelligibilité du texte. Le développement du livre imprimé favorise la réflexion sur les textes et la critique des institutions (la religion, l’état), il est donc très vite jugé dangereux, et contrôlé par les autorités.

La Renaissance artistique en Italie

La Renaissance artistique autrement dit la Renaissance tout court, est un mouvement artistique apparu en Italie vers la fin du XIVe siècle. Elle cherche avant tout à revenir aux modèles antiques. Elle rompt avec le symbolisme du Moyen-Âge. L’étude de l’architecture et des arts romain et grec sont privilégiés. Le développement des techniques et des sciences naturelles joue aussi un rôle important. Le réalisme est désormais la norme. L’architecture s’inspire des édifices romains et prend comme modèle de l’architecte romain Vitruve.

La création d'Adam, détail du plafond de la chapelle Sixtine, fresque par Michel Ange
La création d’Adam, détail du plafond de la chapelle Sixtine, fresque par Michel Ange

Cette renaissance touche tous les domaines de l’art. Les artistes italiens (architectes, sculpteurs, peintres) ont développé un style nouveau. Ils cherchaient à représenter avec exactitude des cours, les gestes et les attitudes, ainsi que la perspective (c’est à dire du dessin tel qu’on le voit dans l’espace). Ils mettaient l’être humain au centre de leurs oeuvres. Ils étaient passionnés par l’Antiquité, sa mythologie, ses sculpture et ses monuments. L’art de la Renaissance s’est répandu en France sous le règne de François 1er qui fit venir des artiste italiens comme Léonard de Vinci. Il encouragea les peintres et les sculpteurs et ordonna la construction de magnifiques châteaux.

La Naissance de Vénus par Sandro Botticelli, 1485
La Naissance de Vénus par Sandro Botticelli, 1485

Parmi les artistes de cette époque on retrouve notamment Léonard de Vinci, Michel-Ange ou Botticelli

Léonard de Vinci

dessin-leonard-de-vinci-autoportraitLéonard de Vinci est né le 15 avril 1452 dans les environs de Vinci, un petit village de Toscane, en Italie, près de Florence.

Léonard de Vinci reçoit une éducation sans programme. En 1466, Léonard a 14 ans et sa famille s’installe à Florence. Un monde nouveau s’ouvre devant lui : il passe de la nature, des animaux et de la végétation à un paysage urbain : celui de Florence à la Renaissance. Il dessine déjà des caricatures. A 17 ans, il commence à prendre des cours avec Andrea del Verrocchio, grand peintre florentin qui était ami avec son père. Le maître Verrocchio fut étonné à la vue des débuts extraordinaires de Léonard. Il fait des représentation on très réaliste et naturaliste du monde.

En 1478, à 26 ans, il quitte son maître après l’avoir brillamment dépassé dans toutes les disciplines. Il voyage, invente également des machines de théâtre, organise des fêtes pour des riches mécènes. Il peint plusieurs portraits de la cour milanaise.

Château d'Amboise © C Mouton, CRT Val de Loire
Château d’Amboise © C Mouton, CRT Val de Loire

En septembre 1515, le nouveau roi de France François Ier rencontre l’artiste et lui propose de s’installer en France. Il traverse les Alpes à dos de mulet avec trois de ses toiles majeures : dont la Joconde (conservée au Musée du Louvre). Leonardo, grâce à ce nouveau mécène, s’installe au château du Clos-Lucé, près d’Amboise. Il y conçoit des fêtes en l’honneur de la cour et réfléchit à des projets d’ingénierie et d’architecture (voire les réaliser).

Il y meurt le 2 mai 1519 à l’âge de 67 ans, après s’être consacré à la recherche scientifique et à des travaux d’architecture pour les châteaux royaux.

Ses domaines d’étude :

– En architecture : il dessine un escalier à double hélice dont les dessins serviront à l’élaboration de l’escalier du château de Chambord.

Escalier à double hélice de Léonard de Vinci, Château de Chambord
Escalier à double hélice de Léonard de Vinci, Château de Chambord
Schéma de l'escalier à double hélice de Chambord par Léonard de Vinci
Schéma de l’escalier à double hélice de Chambord par Léonard de Vinci

– En ingénierie : il est le précurseur d’un grand nombre de machines modernes dont on a retrouvé la trace dans ses croquis : des véhicules, des chars d’assaut et d’autres armes ou machines de guerre, le parachute, la machine volante (ancêtre de l’avion), conçue en observant les ailes des oiseaux (précurseur de la bionique), la vis aérienne (ancêtre de l’hélicoptère), des engrenages pour la mécanique…

– En médecine : il travaille sur l’anatomie scientifique en disséquant des cadavres, étudie la circulation du sang… À l’époque, le pape interdit la dissection et bon nombre de ses travaux auraient pu le mener droit au bûcher.

– En sculpture : il s’intéresse en particulier aux statues équestres grandioses.

Statut équestre, Léonard de Vinci
Statut équestre, Léonard de Vinci
Dessin sur l'anatomie du bras, Léonard de Vinci
Dessin sur l’anatomie du bras, Léonard de Vinci

Le commerce triangulaire et la traite des noirs

Le principe du commerce triangulaire

Le commerce triangulaire, est un commerce d’échanges, qui du XVIe au XVIIIe siècles a été réalisé entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. Il était basé sur la traite des Noirs.

Cela consistait, pour des navires européens, à amener sur les côtes atlantiques de l’Afrique différentes marchandises d’origine européenne de peu de valeur (des pacotilles), mais recherchées par les Africains. Ces marchandises étaient échangées contre des prisonniers noirs africains, qui étaient alors transportés de force vers le continent américain. Là des hommes, femmes, enfants et personnes âgés étaient vendus comme esclaves pour travailler dans les champs de coton ou de canne à sucre.

Commerce triangulaire © vikidia
Commerce triangulaire © vikidia

Les navires revenaient ensuite vers l’Europe avec des produits américains. Ce commerce a fonctionné du XVIe siècle jusqu’au début du XIXe siècle. On dit qu’il est triangulaire car, sur une carte, si l’on relie l’Europe, l’Afrique tropicale et l’Amérique par des flèches, on obtient un triangle. Le voyage, s’il se passait normalement, durait près d’un an (quelquefois deux).

La traite des noirs

Les traites négrières, qu’on appelle aussi traite des Noirs, sont la capture et le commerce de prisonniers africains noirs, revendus comme esclaves. Elles ont existé à plusieurs époques et dans divers lieux. L’une des plus importantes a eu lieu du XVIe siècle au début du XIXe siècle. Des Européens et Américains achetaient en Afrique des esclaves noirs pour les emmener de force et les revendre sur le continent américain où ils travaillaient dans les plantations du Brésil, des Antilles et des régions au sud de l’Amérique du Nord.

Bateau négrier
Bateau négrier

C’est une des étapes du commerce triangulaire. Les bateaux qui emmenaient les esclaves s’appelaient des « Négriers ». Les conditions de détention étaient très dures car les esclaves étaient entassés sur ces bateaux. En effet, il y avait entre 400 et 600 esclaves sur un bateau négrier encadrés par 40 à 45 hommes d’équipage. La traversée durait 2 à 3 mois.

Cette traite des noirs était rendu nécessaire par la colonisation européenne dans les Antilles, en Amérique centrale et dans le sud de l’Amérique du Nord qui a fait disparaitre un très grand nombre d’indigènes, les Amérindiens. De plus le roi d’Espagne a interdit d’employer les Amérindiens survivants comme esclaves. Pour pourvoir exploiter, sans trop d’efforts, les terres qu’ils se sont appropriées les colons européens ont recherché une main d’œuvre bon marché. Ce sont les Africains noirs qui vont être les victimes.

Colonne d'esclaves africains
Colonne d’esclaves africains

Les Portugais, puis les Français, les Anglais et les Hollandais (Provinces-Unies) vont organiser le trafic pour fournir la main d’œuvre nécessaire à leurs colonies américaines. Les Espagnols, tenus à l’écart des côtes africaines depuis le traité de Tordesillas de 1494, chargent les autres pays européens de leur fournir les esclaves nécessaires.

Pour plus d’information consulter le site de l’Académie de Rouen en cliquant ici

La domination du monde par les européens

Les Européens s’étaient lancés à la découverte du monde dans l’espoir de s’enrichir. A partir du XVIe siècle ils exploitèrent  à leur profit les territoires explorés.

De leurs voyages, les navigateurs européens rapportaient des marchandises de valeur (or, argent, ivoire…) et des produits rares et précieuses (tabac, sucre, épices…) . Des commerçants organisèrent des voyages de plus en plus régulier vers les terres lointaines pour en rapporter toujours plus de richesses. Ils installèrent des comptoirs en Amérique, en Afrique et en Asie . Le commerce maritime se développa rapidement. Les ports se multiplièrent. Le continent européen connu le début d’une longue période de postérité.

Les voyages des grands navigateurs à travers le monde
Les voyages des grands navigateurs à travers le monde

L’Empire colonial portugais :

Pendant le XVe siècle, les Portugais s’avancent au long des côtes africaines. En 1487, Bartolomeu Dias va être le premier à atteindre le Cap de Bonne-Espérance. En 1498, Vasco de Gama atteint l’Inde, c’est la première fois que l’Afrique est contournée par le sud ! Les Portugais ont créé la caravelle un nouveau bateau puissant et rapide. Les Portugais fondent de nombreux comptoirs commerciaux en Asie et en Afrique. Leur seule vraie colonie est le Brésil, découvert en 1500 par Cabral.

L’Empire colonial espagnol :

Christophe Colomb a découvert l’Amérique sans le savoir, il voulait atteindre les Indes.
Magellan trouve en 1520 un passage qui permet d’aller de l’océan Atlantiques à l’océan Pacifique, en 1522 il meurt aux Philippines, mais son second Del Cano rejoint l’Espagne, cela a été le premier tour du monde. Les Espagnols, grâce aux Conquistadors, ont colonisé presque toute l’Amérique du Sud ainsi qu’une bonne partie de l’Amérique du Nord (Mexique, Antilles, Sud des États-Unis…).

L’Empire colonial français sous François 1er :

Les voyages des grands navigateurs à travers le monde au XVe et XVIe siècle
Les voyages des grands navigateurs à travers le monde au XVe et XVIe siècle

En s’aventurant par delà les mers, les Français ont les mêmes buts que les autres grandes puissances maritimes européennes. Ils veulent d’abord trouver une route vers les Indes et ainsi accéder à ses précieuses épices, ensuite découvrir de nouvelles richesses à exploiter dans des régions inconnues, enfin étendre la foi chrétienne à travers le monde. Mais les marins français s’engagent sur une autre route et partent découvrir l’Océan Atlantique Nord, délaissé alors par les concurrents espagnoles et portugais.

Alors qu’Espagnols et Portugais se partagent le monde avec l’assentiment de la papauté, François Ier conteste cette domination coloniale. Ainsi des navigateurs s’élancent à travers l’Océan Atlantique pour le compte de la monarchie de France. Verrazano longe les côtes d’Amérique du Nord en 1523.

Jacques Cartier
Jacques Cartier
Carte du premier voyage de Jacques Cartier dans le golfe du Saint Laurent
Carte du premier voyage de Jacques Cartier dans le golfe du Saint Laurent

 

 

 

 

 

 

 

Jacques Cartier explore le golfe du Saint-Laurent au Canada en 1534. La suite logique de ces explorations est la colonisation de la côte. Mais les installations sont des échecs. Après ces découvertes, la France attend une politique maritime construite qui lui permettra la réussite de sa colonisation.

Au XVIe siècle la France a accumulé les retards : c’est une puissance maritime secondaire.  Elle ne possède pas vraiment de flotte de guerre.  Au début du siècle sa politique maritime est essentiellement méditerranéenne et s’appuie sur Marseille. Dans l’Océan Atlantique les ports sont surtout des ports de pêches. Les pêcheurs vont pourtant jusqu’à Terre-Neuve et ouvrent la voie à l’aventure coloniale.